De retour sur la piste après neuf ans, les Trois Jours de Grenoble doivent convaincre

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Le temps n’est pas toujours très bon médecin mais il a parfois l’effet d’un médicament qui atténue la douleur et masque les petites cicatrices. « J’avais fait une croix dessus. J’étais persuadé que ça ne reprendrait jamais. Comme tout le monde, j’étais un peu passé à autre chose », souffle Bernard Thévenet en évoquant les Six Jours cyclistes de Grenoble, devenus Quatre Jours en 2012 et 2013 puis Trois Jours pour la dernière édition, en 2014. L’ancien vainqueur du Tour de France (1975, 1977), chef de piste de l’événement de 1990 à 2014, avait eu quelques poussières dans les yeux lorsque celui-ci avait connu son épilogue.

Grand manitou de l’organisation depuis 1990, Guy Chanal a vu alors une occasion en or de s’engouffrer dans la brèche. « Depuis 2014, et même si j’avais d’autres activités à côté, j’avais l’impression que l’histoire n’était pas terminée, confie-t-il. J’avais gardé l’idée dans un coin de ma tête. J’ai déposé une date pour octobre 2023, sans dire à la municipalité ce que je comptais faire. Tout est allé très vite ensuite. Cet événement fait partie du patrimoine grenoblois. Et tout le monde a intérêt à garder cette piste. »

Un palais des Sports à usages multiples

1,1 million d’euros devaient d’ailleurs être investis en même temps que la suppression de la piste pour améliorer les conditions d’accueil du public, des artistes et des techniciens pour les concerts ou spectacles. « Pourquoi garder une piste qui ne sert presque pas alors que les événements culturels se bousculent et aimeraient profiter d’améliorations logistiques ? », ironise un élu local.

Jusqu’à samedi, les organisateurs, bénévoles et sportifs (Mathilde Gros, Thomas Boudat, ou les Isérois Rayan Helal ou Marion Borras) sont donc en mission : faire exister l’épreuve, sur la piste et en dehors, pour de nouveau impulser un mouvement et éloigner le spectre d’une suppression de la piste. « On met tout en place pour que les gens reviennent, qu’ils en parlent. Les coureurs vont faire le spectacle. C’est dans leur intérêt aussi de sauver cette piste, pour s’entraîner, avoir des rendez-vous de haut niveau », souligne Thévenet.