Michael Schumacher est une légende du sport mondial, pilote adulé de Ferrari, l’écurie la plus mythique de F1. Alors lorsqu’après un accident de ski à Méribel, le septuple champion est transféré à Grenoble le 29 décembre 2013, le CHU de la capitale des Alpes se retrouve plongé dans un véritable tourbillon médiatique.
Florian Vautrin, à l’époque journaliste à France Bleu Isère, était de service ce dimanche-là, il a fait partie des premiers journalistes arrivés devant le CHU après l’annonce du transfert du pilote allemand. « Au départ, on ne se rend pas bien compte de ce qui est en train de se passer, c’est très calme. Il n’y a pas grand-chose, mais crescendo ça monte, ça monte« . Au petit matin, les premiers cars de télévision ont déjà pris place devant les urgences grenobloises. Et « le lendemain, c’est quasiment l’émeute » se souvient Florian Vautrin, « il y a des cars satellites allemands, italiens, des journalistes de télévisions américaines, du monde arabe, il y a aussi les tifosi, les fans de la Scuderia Ferrari qui débarquent« .
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« Une déferlante » selon Jacqueline Hubert, directrice du CHU en 2013
Pour le CHU de Grenoble, l’arrivée de Michael Schumacher est « une déferlante » confesse l’ancienne directrice générale Jacqueline Hubert « notre site a été envahi de camions satellites, la problématique était à la fois de protéger ce patient célèbre et sa famille, mais aussi d’affirmer à la population que le CHU continuait de fonctionner et que les patients pouvaient continuer à venir« .
Les journalistes sont donc installés dans un espace libre du site, et des mesures de sécurité sont prises, « on a tout fait pour préserver le secret sur l’état de Michael Schumacher, on a mis en place des services de sécurité en réanimation, et des consignes très fermes ont été données au personnel. Ce que l’on ne voulait pas, c’est avoir une photo de Michael Schumacher sur son lit d’hôpital« . En plus de soigner le champion, l’établissement grenoblois va aussi réussir à le protéger, puisque effectivement aucune image ne sortira dans la presse, malgré les tentatives parfois rocambolesques, comme cette personne qui s’était déguisée en prêtre pour tenter d’approcher l’ancien pilote.
Transféré à Lausanne, le dossier médical volé mais pas au CHU
Après 170 jours d’hospitalisation à Grenoble, Michael Schumacher quitte le CHU le 16 juin 2014. Sa famille annonce dans un communiqué qu’il est sorti du coma et qu’il a été transféré au centre hospitalier de Lausanne. « Nous étions soulagés » se souvient Jacqueline Hubert, « si ce n’est que dès le lendemain on nous a dit que le dossier médical de Michael Schumacher avait été volé au CHU, ce qui est faux, je tiens à l’affirmer pour l’honneur des équipes grenobloises, c’est au niveau de la société suisse effectuant le transfert que le dossier a été volé« .
Un homme travaillant pour cette société et se faisant appeler Kagemusha, du nom d’un personnage de manga japonais, a été rapidement identifié par Interpol, grâce à l’adresse IP de son ordinateur avec lequel il avait envoyé un mail. Il réclamait 30 000 francs suisses. Le journal allemand Bild avait reçu la première page du dossier médical de Schumacher. Le maitre-chanteur a été interrogé une première fois. Il devait l’être une seconde fois, mais il s’est suicidé avant.
Depuis, le champion allemand a regagné sa résidence de Gland, près de Lausanne, et presque aucune information sur son état de santé n’a jamais filtré.
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