C’est l’histoire d’une bande d’étudiants qui, autour d’un ordinateur emprunté à un copain, décident, un jour, de monter un journal gratuit et local pour parler culture. Une SARL au capital de 2000 francs est créée et le premier numéro du Petit Bulletin parait le 29 septembre 1993. C’est une simple feuille A4 imprimée en noir et blanc, recto-verso, et diffusée à 10.000 exemplaires. Trente ans après, Le Petit Bulletin a fermé son édition grenobloise le 18 octobre 2023. Celle de Lyon va pouvoir subsister mais celle de Saint-Étienne a également dû mettre la clé sous la porte sous sa forme actuelle.
La belle aventure d’une bande de potes
Magali Paliard, 53 ans, fait partie des membres fondateurs : « Je faisais des études de droit et j’ai organisé les premières raves techno, à Grenoble, c’était au Magic, devenu ensuite le Drac Ouest et puis un jour l’idée de fonder un journal a été lancée. Jamais je n’aurais pensé que cela durerait 30 ans » se souvient celle qui, de fil en aiguille, était devenue la directrice administrative et financière du groupe UNAGI, regroupant les sociétés éditrices du Petit Bulletin Grenoble, mais aussi de ceux de Lyon et de Saint-Etienne.
Le Petit Bulletin, c’était d’abord des infos culture inédites, des critiques pertinentes, voire impertinentes sur des spectacles toujours vus par ceux qui en parlaient, des coups de projecteurs, aussi, sur des créations exigeantes ou des artistes peu connus, des idées de sortie. Magali Paliard se souvient de bouclages tardifs, de fous rires, d’engueulades, d’une ligne éditoriale qui n’a jamais changé : « On était libre et indépendant, même face à nos annonceurs et partenaires! Au départ, on était un hebdo, puis, ensuite, on paraissait tous les quinze jours. Jusqu’au bout on a été une équipe soudée qui a tout donné, mais cela n’a pas suffi. »
Le PB, victime du covid
Ce qui a plombé le Petit Bulletin, c’est la crise sanitaire. « Notre journal étant gratuit, on n’a jamais eu d’aides de l’Etat. Tout ce que l’on a fait a été financé sur nos fonds propres. Très tôt, dans les années 90, on a compris l’intérêt d’internet, on s’est développé sur le web, en podcast, en vidéo, pour faire face à la crise de la presse papier qui perd des lecteurs au profit du digital » souligne Magali Paliard.
Échec du plan de reprise
A la sortie du Covid, l’endettement du groupe était d’un million d’euros dont la moitié de PGE, prêt garanti par l’Etat. « On ne pouvait pas le rembourser. En mai dernier, à notre demande, on a été placé en redressement judiciaire. On a sollicité le groupe Compra, de Dominique Verdiel (qui possède aussi les Affiches de Grenoble. ndlr). Il était d’accord pour nous reprendre, mais j’ai des soucis de santé et je n’étais plus disponible. Le projet a été abandonné. »
En revanche, le groupe Compra a repris Le Petit Bulletin de Lyon, tandis que celui de Saint-Étienne va être repris par les salariés eux-mêmes sous forme de Scop.
Les 12 salariés du Petit Bulletin de Grenoble vont être licenciés économiques. « Ils sont tous très compétents, ils vont retrouver du travail » espère Magali Paliard qui a reçu beaucoup de messages de soutien et de sympathie. « Tout le monde nous dit qu’on va manquer dans le paysage culturel et médiatique. Et c’est vrai, on était là depuis 30 ans ! On a créé des liens forts avec plein de gens. »
30 ans et 100 couvertures du Petit Bulletin à Grenoble
L’article original a été reconstitué du mieux possible. Pour émettre des remarques sur ce post concernant le sujet « Grenoble en grand » veuillez utiliser les contacts affichés sur notre site. Le site grenoble-giant.org est fait pour créer différents articles autour du thème Grenoble en grand développées sur la toile. grenoble-giant.org vous a reproduit cet article qui débat du sujet « Grenoble en grand ». Il est prévu divers développements autour du sujet « Grenoble en grand » dans peu de temps, on vous incite à visiter notre site plusieurs fois.
