EN BREF – Une cinquantaine de personnes se sont rassemblées mardi 9 janvier 2024, rue Félix-Poulat, à Grenoble, à l’appel de l’Association iséroise des amis des Kurdes (Aiak), pour demander « la vérité et la justice » sur l’assassinat de trois militantes kurdes, le 9 janvier 2013, à Paris. Onze ans après, le crime reste en effet toujours impuni, malgré les nombreux éléments impliquant les services secrets turcs.
Ils se rassemblent désormais chaque année aux alentours du 9 janvier, date anniversaire de ce « triple féminicide ». Onze ans jour pour jour après l’assassinat de trois militantes kurdes à Paris, une cinquantaine de manifestants se sont réunis mardi 9 janvier 2024 devant l’église Saint-Louis, rue Félix-Poulat, à Grenoble, à l’appel de l’Association iséroise des amis des Kurdes (Aiak), réclamant une nouvelle fois « la vérité et la justice » pour les victimes.
Les corps sans vie de Sakine Cansiz – l’une des fondatrices du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) avec Abdullah Öcalan -, Fidan Dogan et Leyla Söylemez, exécutées de plusieurs balles dans la tête, avaient été retrouvés dans la nuit du 9 au 10 janvier 2013, dans les locaux du Centre d’information du Kurdistan. Onze ans après, « le crime est toujours impuni » et l’enquête est au point mort, déplore l’association.
L’assassin des militantes kurdes « missionné par les services secrets turcs »
Pourtant, de nombreux éléments et témoignages impliquent la Turquie, par l’intermédiaire des services secrets du MIT, comme l’a souligné Maryvonne Mathéoud, co-présidente de l’Aiak. Dans son discours sur les marches de l’église, celle-ci a notamment lu des extraits de l’interview de Me Antoine Comte, avocat des familles des trois militantes kurdes, pour la lettre d’information de la Coordination nationale solidarité Kurdistan (CNSK).
Elle a ainsi rappelé le profil du meurtrier présumé, Ömer Güney, qui « appartenait à la mouvance ultra-nationaliste turque des Loups gris et fut missionné par les puissants services secrets turcs du MIT pour infiltrer la communauté kurde en région parisienne et procéder à ces exécutions ». Une thèse qui avait également convaincu le parquet antiterroriste dont la magistrate avait ouvert une enquête pour “infraction terroriste”.
Exiger « la levée du secret défense » pour accéder aux écoutes
Un procès mettant en cause directement la Turquie devait même être organisé en janvier 2017. « Pour la première fois, dans une affaire de crime d’État commis sur notre territoire, un État était désigné comme étant le commanditaire », a expliqué Maryvonne Mathéoud, citant Me Comte. Malheureusement, la mort en décembre 2016 d’Ömer Güney, atteint d’une tumeur au cerveau, a entraîné l’annulation du procès.
Une seconde information judiciaire a néanmoins pu être ouverte mais, malgré de nouveaux éléments à charge, « la procédure suit son cours sans avancée réelle », d’après l’Aiak. « Pour que l’enquête connaisse une avancée décisive, il faudrait que le juge d’instruction puisse accéder à des écoutes réalisées par les services français de diverses personnes impliquées », a indiqué sa présidente, qui a de nouveau exigé « la levée du secret défense ».
La France accusée de privilégier ses relations avec la Turquie
Les ministères de l’Intérieur et de la Défense s’y sont en effet toujours opposés, au grand dam des manifestants. « Les services de l’État sont (…) plus sensibles aux relations avec les renseignements turcs que d’établir la vérité sur un crime d’État, même perpétré sur le territoire français », s’est insurgée la militante.
Et même si « la Turquie n’extradera jamais les commanditaires, pouvoir les désigner nommément serait déjà un nouvel acquis », selon Me Comte. Applaudie par les manifestants présents à l’issue de sa prise de parole, Maryvonne Mathéoud a donc promis de « maintenir la pression » et de poursuivre la mobilisation pour les trois militantes kurdes assassinées, à Grenoble comme partout en France.
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