Au quartier du Haut-Bois à Grenoble : «On a envie de faire du lien avec les voisins»

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Erigés sur une friche industrielle, les immeubles à basse consommation du Haut-Bois sont une première en matière de construction collective en bois de grande hauteur.

La porte de l’immeuble s’ouvre et se ferme au rythme du ballet des collégiens qui rentrent déjeuner à la maison. Rania Kadri s’attarde devant sa boîte aux lettres. Cette mère de deux enfants a emménagé au Haut-Bois en mars 2022, dès que les deux bâtiments ont été livrés. Sur neuf niveaux, ils accueillent 56 logements sociaux locatifs. Avant de s’installer dans cet écoquartier de Grenoble érigé sur une ancienne friche industrielle, Rania Kadri vivait à quelques rues de là, dans un immeuble défraîchi. Deux ans plus tard, elle trouve toujours la résidence «très bien». La vie s’y déroule «normalement», sourit-elle.

Cas d’école

Pour prévenir les tracas quotidiens liés au logement et au voisinage, un suivi a été réalisé en 2023 auprès des locataires par Margot Etcheverry, chargée d’innovations sociales et de développement territorial chez le bailleur Actis, propriétaire du Haut-Bois. «Ce n’est pas parce qu’on a un bâtiment en bois hyper beau dans un super quartier que tout va bien se passer, souligne-t-elle. Il faut un accompagnement le plus tôt possible.» Car la singularité architecturale et environnementale du bâti ne doit pas reléguer au second plan l’enjeu social. Quand bien même l’immeuble en question est une nouvelle star de la transition écologique.

L’édification du Haut-Bois a en effet été une première en France en matière de construction collective en bois de grande hauteur. L’immeuble se distingue également par sa très basse consommation énergétique. Son chantier a ainsi été un cas d’école visité chaque mois par des étudiants, des architectes, des professionnels du bois ou de l’immobilier, des élus et des techniciens des collectivités, ainsi que d’autres bailleurs sociaux. Puis une fois les bâtisseurs partis, l’inauguration célébrée et les cartons déballés, les habitants ont pris leurs habitudes… mauvaises pour certaines. Alors «Actis a décidé de travailler avec eux pour améliorer la gestion du bâtiment», retrace Margot Etcheverry.

«Réflexion collective»

Cette démarche participative a permis de lutter contre les incivilités qui dégradent les abords du Haut-Bois, qu’il s’agisse de la gestion des déchets (encombrants, tri et recyclage), des jets de mégots par les fenêtres ou du stationnement. Des plots et des gros cailloux ont par exemple été installés à l’entrée de l’allée, pour éviter que certains se garent juste devant la porte de l’immeuble. Ces décisions ont été prises en concertation avec un groupe d’habitants motivés. «Nous avons proposé des rendez-vous réguliers, en fin de journée, pour qu’ils aient un espace de parole libre et qu’on puisse construire une réflexion collective», retrace Nans Leclerc, consultant en animation socioculturelle pour Actis.

Hormis les questions pratiques et logistiques, ces réunions ont aussi contribué à «améliorer les relations avec le bailleur», précise-t-il, et «à encourager les relations entre voisins», puisque personne ne se connaissait avant d’emménager. La population du Haut-Bois est très mixte : familles et personnes seules, retraités et actifs, provenant d’autres logements sociaux de Grenoble ou d’autres villes. «La plupart ont été très contents d’arriver dans un quartier neuf, dont on ne dit rien de négatif, il y avait à la fois la crainte et l’envie de faire du lien avec les voisins», a constaté Nans Leclerc. Chaque rendez-vous a réuni une demi-douzaine d’habitants.

Turn-over très faible

En parallèle, il a fallu lever quelques obstacles «d’usage» : le Haut-Bois est chauffé l’hiver et rafraîchi l’été par un échangeur calorifique (une VMC à double flux complétée par du chauffage urbain quand les températures sont basses). Dans les logements, il n’y a donc aucun radiateur apparent mais des sorties de ventilation à ne pas obstruer. Pour porter «un gros travail de pédagogie sur son fonctionnement», pointe Margot Etcheverry, une graphiste a été sollicitée afin de dessiner des modes d’emploi à la fois attractifs et parlants.

Un autre nœud de tension : les brise-soleil orientables (des stores extérieurs en lames), dont les habitants de la façade sud n’ont pas été équipés, afin que le bâtiment «récupère» l’énergie solaire. «Les gens de ce côté se sont plaints de la chaleur, alors on a lancé une campagne de pose de thermomètres pour objectiver ce ressenti puis on a regardé les résultats avec eux», explique Margot Etcheverry. Tous ont pu admettre que les températures entre la façade nord et la façade sud étaient assez similaires. Un autre chiffre, en revanche, peut témoigner de l’utilité de cette implication du propriétaire des murs : en deux ans, le turn-over a été très faible au Haut-Bois, avec un seul départ sur 56 appartements.

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