A Grenoble, « les policiers ne sont plus craints » : le coup de gueule d’un agent

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« Depuis 2019, la situation ne cesse de se dégrader. » Le constat posé par Brice Gajean est limpide. Le délégué syndical Un1té (ex-Unité SGP police) au commissariat de Grenoble alerte sur l’augmentation des violences subies par les policiers en intervention. 

Le 22 mars 2023, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a annoncé que 500 agressions de policiers ont eu lieu à Grenoble en 2023.

Ce vendredi 19 avril 2024, la Direction interdépartementale de la police nationale en Isère faisait état de deux policiers blessés en mission. Le premier fonctionnaire présente une plaie au crâne de 4 cm causée lors d’une interpellation.

Un peu plus tard cette même journée, un policier a été mordu par un homme qui conduisait sans permis. C’est dans ce contexte que Brice Gajean a accepté de répondre aux questions d’actu Grenoble.

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« Les violences ? C’est partout »

Ancien membre des Compagnies républicaines de sécurité (CRS) et de la Brigade anti-criminalité (BAC), Brice Gajean explique que les fonctionnaires en poste à Grenoble « vivent mal la situation ».

« On a régulièrement des démissions. Vous ne pouvez pas venir avec la peur au travail tous les matins. On ne peut pas continuer comme ça », déplore le syndicaliste avant de poursuivre : « On a eu des photos de collègues avec leur nom et prénom affichées dans certains quartiers ».

On relève des violences tous les jours. Évidemment dans les quartiers sensibles comme à l’Arlequin ou à Échirolles, mais désormais, le risque est partout, durant n’importe quelle intervention.

Brice GajeanSecrétaire Un1té en Isère

Sur le terrain, les forces de l’ordre expliquent être victimes de provocations, d’insultes et sont la cible de tirs de mortiers ou de jets de projectiles. 

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Des attaques visibles sur les carrosseries des véhicules de police stationnés au commissariat de Grenoble.

Un problème spécifique à Grenoble ?

En poste à Marseille, Paris ou encore Lyon, Brice Gajean connait la réalité du quotidien d’un policier dans une grande métropole. 

Pour lui, les violences ne sont pas endémiques à Grenoble. Malgré tout, le syndicaliste d’une cinquantaine d’années évoque la spécificité de la délinquance dans la capitale des Alpes.

« C’est une petite ville avec des délinquants et des familles de délinquants bien identifiées. Tout le monde se connait et cela renforce l’insécurité », avance Brice Gajean. Avec un sourire amer, il ajoute : « Je vois des mecs qui me saluent en arrivant menottés au commissariat parce que ça fait 20 ans qu’on les arrête ».

Combien de policiers blessés ou attaqués à Grenoble

Sollicitée par notre rédaction, la Direction interdépartementale de la police nationale n’a pas répondu à notre demande de données chiffrées quant aux agressions subies par les policiers à Grenoble.

La conséquence d’une action efficace ?

Interrogé sur la recrudescence des violences à l’encontre des policiers, le directeur de la police nationale en Isère expliquait à actu Grenoble que « la hausse statistique des violences contre les policiers correspond à la hausse statistique des interventions des policiers qui perturbent les trafics ». 

Ces violences reflètent aussi l’évolution de la société. C’est une éducation globale de la population, le respect de l’uniforme et de l’autorité.

Jérôme ChappaDirecteur de la police nationale

Une explication de l’augmentation de la violence que ne partage pas le représentant syndical en Isère : « On a toujours été sur le terrain. Mais depuis près de cinq ans, les policiers ne sont plus craints, notamment par les très jeunes ».

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Quelles solutions ?

Pour Brice Gajean, la réponse aux agressions de policiers doit être apportée par la justice. « Ça ne sert à rien d’être mieux protégé ou d’être davantage armé. Il faut que l’on ouvre des places en prison et que l’on désengorge les palais de justice ».

Il faut en finir avec la politique du chiffre. On doit prendre le temps d’aller sur le terrain uniquement pour discuter avec les habitants.

Brice Gajean

De son côté, le directeur de la police à Grenoble et en Isère juge que la réponse apportée par la justice est la bonne.

« Que ce soit le parquet de Grenoble, de Bourgoin-Jallieu ou de Vienne, lorsque l’on constate des violences sur une Personne dépositaire de l’autorité publique (PDAP), le message envoyé à la fois aux policiers et aux délinquants est clair. Je suis très satisfait de la manière avec laquelle les choses sont gérées », souligne Jérôme Chappa.

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