Un projet à 7,5 milliards d’euros. Une immense usine va être construite à Crolles, près de Grenoble, pour l’entreprise ST Microelectronics.
Un programme de grande ampleur qui va permettre de produire des semi-conducteurs omniprésents et essentiels dans une majorité des systèmes numériques et informatiques.
Certains habitants, dont Romain Couillet, dénoncent une aberration écologique puisque la production va nécessiter l’utilisation d’une quantité d’eau astronomique.
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« L’eau est polluée par l’entreprise »
Enseignant chercheur à l’université de Grenoble, Romain Couillet a intégré le collectif Stop Micro qui « lutte contre l’accaparement des ressources et les nuisances causées par les industries locales, en particulier celles de la microélectronique ».
Le chercheur, travaillant sur le démantèlement numérique, ne décolère pas : « L’intelligence artificielle n’est pas nécessaire, d’autant plus lors d’une situation d’extrême urgence environnementale. »
L’eau utilisée est polluée par les transformations de l’entreprise. Même si le groupe se targue de la re-traiter, elle n’est plus potable lorsqu’elle sort de l’usine.
« La méga-usine va consommer une quantité d’eau folle puisqu’elle va doubler le volume actuel de ST Microelectronics », regrette le Grenoblois. Une critique qui s’inscrit dans un contexte de sécheresse qui touche l’Isère depuis des mois.
Une consommation d’eau qui serait « égale à celle de tous les habitants de Grenoble », selon le chercheur.
Du côté de ST Microelectronics, on tient à réaffirmer qu’une démarche de protection de l’environnement est engagée. » L’objectif est de passer à un taux supérieur à 60% d’eau recyclée et devenir un des premiers sites de semiconducteurs en Europe à recycler ses eaux usées pour la fabrication d’eau ultra-pure », indique le groupe au Figaro.
Un collectif qui réunit des paysans, des scientifiques
Grenoblois depuis cinq ans, Romain Couillet a intégré le collectif Stop micro pour « apporter des connaissances ».
Avec comme slogan « de l’eau, pas des puces », le groupe d’une cinquantaine de membres qui se revendique écologiste insiste sur la diversité de ses membres.
« Nous ne sommes pas un groupe de scientifiques un peu perchés. Il y a des chercheurs, des paysans ou encore des maraîchers« , avance Romain.
Pour conclure, le scientifique le répète une nouvelle fois : « On veut arrêter l’extension de la méga-usine. »
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