A Solesmes (Sarthe), Marie Jaquet, à la tête du Grand Hôtel, n’a pas la tâche facile ces derniers mois. Après le recrutement d’un nouveau chef, elle cherche son second. Une gestion au quotidien qui ne lui laisse guère de répit. Pourtant, l’hôtel c’est sa vie et inversement. Une passion transmise depuis trois générations.
De la sucrerie au Grand Hôtel
La saga familiale commence à Artenay en Beauce, dans le Loiret. Les grands-parents de Marie travaillent tous deux à la sucrerie.
Raymond y est betteravier et Marie-Louise chimiste. Lassé d’attendre une hypothétique reprise de la ferme familiale, le couple se lance dans une tout autre vie.
«A Orléans, ils ont vu une annonce pour reprendre un hôtel-restaurant à Solesmes, en Sarthe», raconte Marie Jaquet. La présence de l’abbaye les persuade de tenter l’aventure.
Ma grand-mère était très croyante. Elle s’est dit que face à une abbaye, il y aurait toujours des clients. »
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En 1960, 15 chambres sans sanitaire
Le couple et ses trois enfants prend la direction de la Sarthe. Le 1er juillet 1960, la famille Jaquet prend la tête du Grand Hôtel.
L’établissement compte alors 15 chambres sans sanitaire et un seul bâtiment en façade.
Bertrand, le fils aîné, a tout juste 11 ans.
Il a très vite été dans le bain. Il s’est retrouvé avec un nœud papillon à faire le service. Ça lui a plu tout de suite. »
Le rythme était donné par Marie-Louise Jaquet. « Elle avait un fort caractère. »
Une étoile Michelin en 1980
Bertrand Jaquet part pour l’école hôtelière de Grenoble. Après son service militaire à Tahiti, en 1969, il remplace sa mère en cuisine. Un chef « prometteur » qui décroche l’étoile Michelin en 1980. « Il a été l’un des plus jeunes chefs à l’obtenir », estime Marie Jaquet.
En 1971, il prend la suite de ses parents.
« Mon grand-père est parti à 60 ans tout pile. Ma grand-mère, est, elle, restée très présente. Même à la maison de retraite, elle prenait encore les réservations de tables », sourit Marie.
De 15 à 28 chambres
Très rapidement, il décide d’agrandir et de moderniser les lieux. Le Grand Hôtel passe de 15 à 28 chambres après quatre ans de chantier.
Des toilettes sont mis dans les chambres, puis des douches.
Des travaux rendus difficiles par le choc pétrolier, la rareté et la hausse des matériaux.
« Une histoire de femmes »
Bertrand Jaquet rencontre Michèle, bercée dans une famille de restaurateurs saboliens depuis toujours. « Mes grands-parents tenaient l’hôtel Le Bretagne, face à la place de la République à Sablé. »
Le couple se marie en 1976. Marie nait en 1978 et sa sœur, Cécile, en 1981.
Bertrand Jaquet a des fourmis dans les jambes.
Il avait envie de plus. Il est parti pour Paris prendre la direction d’une chaîne hôtelière, France Accueil. Il a beaucoup voyagé. »
La gestion quotidienne est assurée à Solesmes par Michèle Jaquet. « Malgré tout, ça reste une histoire de femmes », lance Marie.
Les deux fillettes grandissent dans les couloirs de l’hôtel, au rythme des services. « Le matin, on montait les petits déjeuners, on faisait les canapés pour le cocktail du Festival Baroque… »
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Deux sœurs, deux hôtels
Une enfance qui trace la carrière de Marie. « Depuis toute petite, reprendre le Grand Hôtel de Solesmes, c’est ce que je voulais faire. »
Elle suit les pas de sa mère en intégrant l’école hôtelière de Saint-Nazaire durant cinq ans.
Direction ensuite un relais château dans la banlieue de Londres. Elle y reste trois ans, devient bilingue puis revient à Solesmes.
En 2019, elle prend la suite de ses parents. Michèle Jaquet était arrivée dans l’établissement un jour de Pâques. « Elle a toujours dit qu’elle partirait à Pâques, 50 ans après. » Ce qu’elle a fait.
Cécile Jaquet prend elle la tête du domaine de Rochevilaine, en Bretagne, repris par Bertrand Jaquet en 2003. « Deux sœurs, deux hôtels », sourit Marie.
« On vit avec les gens au quotidien »
Et Solesmes est sans conteste pour Marie Jaquet, sa famille.
On partage notre vie avec les gens. J’ai des clients qui me connaissent depuis toute petite. »
Pour certains, elle est la petite fille de P’tit Louis, éternel patron de l’Hôtel le Bretagne de Sablé.
« On vit avec les gens au quotidien, les personnes avec lesquelles on travaille et nos clients. C’est une vie que l’on donne aux autres et par plaisir. Il faut être complètement investi. »
Elle parvient à s’aménager un peu de temps pour ses enfants, Manon et Léandre.
Des projets
Et quid d’une quatrième génération à la tête du Grand Hôtel ? « Manon est handicapée, elle ne pourra pas. » Quant à Léandre, 6 ans, « il adore être là » et connaît déjà le nom de certains fidèles clients.
Le petit garçon a encore le temps et Marie Jaquet des projets à mener. « Nous allons casser et agrandir sur l’arrière pour faire une terrasse bioclimatique. C’est un projet pour 2024 qui devrait commencer en 2023. »
Un projet qui en amènera d’autres dans les années qui viennent.
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