Ce samedi matin, au lever du jour, le centre de Grenoble, ressemblait à une zone de guérilla urbaine. Une tractopelle s’affairait dans les rues piétonnes pour évacuer les dizaines de vitrines en verre feuilleté détruites pendant la nuit. Ce sont 40 boutiques qui ont été pillées : bijouterie, vêtements et chaussures, téléphonie mobile, etc. Les témoignages convergent: le pillage avait été préparé à l’avance
« Ils étaient venus faire leurs courses« , plaisante amèrement, Gregory, un commerçant. « Il y avait plusieurs groupes, entre 50 et 100 personnes par groupe. Ils ont attaqué le magasin « 1ère Avenue », après ils ont fait les Galeries Lafayette, Jott, mais le premier c’était Foot Locker. »
A quelques mètres de là, Christian, vigile pour une compagnie de téléphone, est arrivé à minuit. Il est frappé par l’âge des voleurs présumés « 14, 18 ans, il y avait un peut tous les âges. » En parlant aux jeunes, il a réussi à limiter les vols dans la boutique qu’il surveillait. Toute la nuit, il était en première ligne pour observer les va-et-vient. Au sujet de la police, il dit « ils étaient en sous-nombre. Pour les interpellations, ils arrêtaient deux ou trois personnes. Après le départ de la police, les jeunes revenaient dans le magasin.«
« La police était un peu dépassée » confirme Grégory
» Les policiers étaient place Victor Hugo, raconte Grégory, ils ont essayé de courir un peu partout. Dès que la police était dans une rue, ils les entrainaient et d’autres groupes venaient casser les magasins. » Sur une vidéo tournée par un participant au pillage, on entend ce dernier dire: « Lacoste, c’est fait, Foot Locker c’est fait, Bouygues Télécom, c’est fait. »
« Une fois, les cartons sortis des boutiques, ils étaient transférés au Jardin de Ville, racontent plusieurs témoins, ils étaient cachés dans les buissons, puis embarqués dans des voitures garées dans le parking Philippeville. Digne d’une organisation commerciale. »
En Nord-Isère, après trois jours d’émeutes, il y a eu moins de dégâts que les jours précédents
Mais, toujours beaucoup d’affrontements entre les jeunes et les forces de l’ordre, comme à Tignieu-Jameyzieu, Péage-de-Roussillon où des vélos électriques ont été volés dans une boutique spécialisée. Il y a eu trois gendarmes blessés légers par des brûlures de tirs de mortier à l’Isle-d’Abeau. A Villefontaine, ils ont attaqué le centre culturel Simone-Signoret où se trouve la bibliothèque.
Le tribunal de Grenoble sera ouvert dimanche
Plusieurs comparutions immédiates sont programmées, ce dimanche à 10 heures au Palais de Justice de Grenoble.
Lundi, au tribunal de Vienne il y aura trois comparutions immédiates des 3 personnes interpellées.
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