GRAND FORMAT – Pompiers Humanitaires Solidaires : des Isérois en mission en Ukraine

Ils apportent du matériel médical et des ambulances en Ukraine. Les bénévoles de l’association iséroise « Pompiers Humanitaires Solidaires » (PHS)
ont déjà effectué quatre voyages pour aider les Ukrainiens, soit à la frontière roumaine, soit dans les zones de guerre. Ils en préparent un cinquième.

Lors de leur dernière mission humanitaire en mars, ils étaient dix à bord de cinq véhicules. Ils sont allés jusqu’à Kherson à moins d’un kilomètre du front. Fred Vigreux, le président de PHS ne risque pas d’oublier Kherson, et pourtant, ce n’était  pas sa première mission en zone de guerre. « On était à 800 mètres de la ligne de front, on entendait des bombardements toutes les 15 minutes. (…) C’est dangereux mais c’est un risque calculé avec les militaires et les gens de l’hôpital. (…) La différence avec le Kosovo, parce qu’on est aussi allés au Kosovo, là-bas on était protégés par l’ONU et des militaires français tandis que là on a personne pour nous protéger à part nos contacts en Ukraine. »

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Kherson sur la rive droite du Dniepr a été prise par les Russes le 2 mars, une semaine après le début de l’attaque. La deuxième bataille de Kherson s’est déroulée du 29 août au 11 novembre, quand l’armée russe a cédé puis s’est retirée sur la rive droite du plus grand fleuve ukrainien, fleuve dont la source est situé à l’Ouest de Moscou, en Russie. Mais les bombardements n’ont jamais cessé.

Parmi les dix bénévoles, il y avait Antoine Joury, 50 ans, commerçant a Poisat. Kherson c’était la deuxième mission humanitaire de sa vie, mais la première en zone de guerre. « À Kherson, on n’y est pas restés longtemps parce que ça bombardait pendant qu’on déchargeait. Il était prévu qu’on y fasse des formations, qu’on reste deux ou trois journées sur place et on y a passé trois heures. (…) Il y a des traces de chars sur la route et quand on arrive à Kherson, les immeubles sont éventrés. La notion de guerre, de conflit armé est vraiment présente. » Il s’y est rendu pour livrer 30 tonnes de matériel médical et de première nécessité. « On a vu le soulagement quand le matériel est arrivé. » Antoine conduisait son propre camion, celui de son entreprise. Si les dix bénévoles ont poussé jusqu’à Kherson c’est parce qu’ils avaient fait trois missions avant et acquis de l’expérience.

Si les dix bénévoles ont poussé jusqu’à Kherson c’est parce qu’ils avaient fait trois missions avant et acquis de l’expérience. « Plus de 90% des ONG s’arrêtent à la frontière parce qu’elles ne veulent pas s’engager dans un pays en guerre », explique Fred Vigreux. Une ambulance emmenée en Ukraine a été offerte, il y a un an, par le CEA de Grenoble. Trois autres ambulances de la dernière mission de Kherson viennent entre autres des services d’incendie (SDIS) mais pas seulement, grâce à des dons d’entreprises mécènes également. Un véhicule de secours coûte environ 30.000 euros. Le matériel médical provient de dons des CHU de Grenoble, Chambéry ou Annecy, ou de sociétés en ligne, de pharmaciens, d’infirmiers libéraux.

Ces initiatives ne sont pas neutres en émotions pour les Isérois qui se rendent dans ces lieux meurtris par la guerre. « Le retour n’est pas facile (…). Humainement, il faut gérer les émotions. » Ces humanitaires isérois ont le soutien de leurs proches, malgré les risques. Il y a environ six mois de préparation pour un convoi.

Le reportage d’une télévision ukrainienne sur le convoi humanitaire isérois

Les hôpitaux de Kherson ont reçu un don de trois ambulances ainsi que quelques mètres cubes de matériel médical et de médicaments. Les 11 bénévoles de l’association Pompiers Humainitaires Solidaires ont pu remettre ce don à l’Administration militaire de la ville de Kherson non loin des zones de combat.

Reportage d’une télévision ukrainienne sur notre Don

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