« Si vous trouvez que l’éducation coûte cher, essayez l’ignorance ». Au vu de la croissance du coût de la vie étudiante, de nombreux jeunes pourraient bientôt être contraints de vérifier par eux-mêmes la véracité de cette punchline du comédien Robert Oden. Chambéry est la troisième ville universitaire ayant subi la plus forte hausse du coût de la vie selon l’Unef, tandis que Grenoble et Avignon sont aussi dans le top 30 des villes les plus chères pour les étudiants.
Le rapport de l’Unef (Union nationale des étudiants de France) paru ce mardi 22 août ne fait aucun doute : le prix à payer pour faire des études continue d’augmenter dans toutes les villes de France. Des disparités demeurent en fonction des territoires mais l’inflation touche tout le monde.
À l’échelle nationale, le coût de la vie étudiante grimpe de 6,47%. Si l’on ajoute à cela un nombre de boursiers en baisse de 3,9%, la situation des étudiants pour cette rentrée universitaire semble de plus en plus précaire. Dans nos départements, la ville de Chambéry est particulièrement touchée. C’est la deuxième année de suite que le coût de la vie étudiante y augmente plus que la moyenne nationale.
Chambéry passe ainsi de la 26ème à la 22ème place des villes universitaires les plus chères. Vous pouvez retrouver le classement du coût de la vie des villes universitaires ci-dessous.
Si vous ne voyez pas l’infographie, vous pouvez cliquer ici.
Chambéry, Grenoble et Avignon se classent donc respectivement à la 22ème, 23ème et 29ème place de ce classement. Si le fait de n’avoir aucune ville dans le top 20 peut paraître rassurant, c’est l’un des rares motifs d’espoir pour les étudiants en 2023.
Chambéry, la guerre des loyers
Pour la deuxième année de suite, l’évolution des loyers à Chambéry est l’une des plus hautes de France. C’est la troisième plus grande augmentation en 2023 avec une hausse du loyer de 4,93%, tandis que la ville occupait une cinquième place avec 6,19% d’augmentation en 2022. Un podium dont se serait bien passé la capitale de la Savoie. La conséquence directe, c’est que Chambéry est à nouveau dans le top 5 des villes universitaires où le coût de la vie a le plus augmenté, après 2022. Le point positif, c’est que les transports en commun sont toujours au même prix. Cependant, cette petite étincelle positive s’éteint bien vite quand on réalise que le prix de l’abonnement, 187€, est déjà plus élevé que d’autres villes de taille plus importante, comme Grenoble ou encore Montpellier.
5ème université de France selon le classement Shanghai, l’Université Grenoble-Alpes demeure donc un pôle attractif niveau rapport qualité-coût de la vie. Illustration Le DL/ Jean-Benoît Vigny
La vie coûte désormais 6,23% de plus en 2023 dans la capitale des Alpes. C’est juste un peu moins que la moyenne nationale, et c’est clairement plus que l’année dernière, où l’augmentation était de 5,45%. Presque un point de hausse en plus, qui s’explique par une évolution des loyers, autour de 3,31%, ainsi que du coût de l’abonnement pour les transports en commun, à hauteur de 5,96%. Le prix reste raisonnable pour une ville de la taille de Grenoble, d’autant que la ville est plutôt bien desservie, mais il augmente encore cette année, comme en 2022. C’est un poste de dépense conséquent, et dans cette période de précarité, on peut espérer que cette augmentation ne sera pas reconduite l’année prochaine.
À Avignon, on revient de loin
L’année 2022 était en effet à oublier pour la cité des Papes. Avignon trônait parmi les 10 villes où le prix de la vie étudiante avait le plus augmenté, la faute à une forte hausse des loyers, 5,05%. Cette dernière a heureusement bien ralenti en 2023, en passant à 2,06%. Un autre motif de satisfaction est le prix de l’abonnement jeune, qui reste à 100€. Avignon est donc l’une des villes où le transport est le moins cher du classement.
La rentrée universitaire coûte plus de 3 000 euros aux étudiants avignonnais
Selon Inter’asso Avignon, un étudiant avignonnais non-boursier dépensera 3 032,31 euros pour sa rentrée universitaire 2023-2024.
Les frais spécifiques englobent les frais de scolarité, la complémentaire santé, le dépôt de garanti, l’assurance logement et les frais d’agence. Ces frais ont augmenté de 3,56% en passant à 1 715,58 euros.
Et Annecy dans tout ça ?
Annecy n’est peut-être pas mentionnée dans le classement de l’Unef, mais la ville reste un pôle universitaire. Pas l’un des plus abordables par ailleurs. Par rapport aux mastodontes d’Île-de-France, la Venise des Alpes n’a pas à rougir en termes de loyers. En 2023, le site LocService évalue le loyer étudiant moyen à 610€. De quoi se glisser dans le top 10 des villes les plus chères de France niveau logement. L’augmentation de ce poste de dépense est vertigineuse, avec une hausse de presque 11% par rapport à 2022. L’abonnement jeune pour les transports en commun demeure l’un des plus bas de France, à 59€, mais il n’est pas certain que ça suffise pour contrebalancer le montant déboursé pour le logement.
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