En 1925, avec ses 90 mètres, la tour Perret était la plus haute tour en béton armé du monde. Fermée au public en 1960, les Grenoblois voudraient la remettre en service pour le centenaire, c’est à dire en 2025.
La ville de Grenoble et la Fondation du Patrimoine lance une opération de mécénat
en direction des entreprises et des particuliers pour boucler le budget de la rénovation de la tour Perret. Le calendrier prévoit une mise en service de la tour pour le centenaire de l’exposition de la Houille Blanche en 2025.
La tour Perret, ce sont 550 marches et 90 mètres que les touristes ne gravissent plus depuis 1960 pour des raisons de sécurité. Ce n’est pas tellement sa hauteur qui est intéressante en regard du promontoire rocheux de la Bastille qui la surplombe de 200 mètres. Cette tour est un vestige de l’évolution des techniques de construction du début du XXe siècle avec le béton armé. En 1925, c’était la plus haute tour en béton armé du monde. C’est un monument classé donc pas question de la raser. Cédric Ravenier, enseignant-chercheur à l’école d’architecture de Grenoble, estime que « la tour Perret est un phare de l’architecture contemporaine ».
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Plusieurs maires en ont rêvé, Éric Piolle réussira-t-il où ses prédécesseurs n(ont pas pu conclure ? L’appel d’offre pour trouver l’entreprise qui rénovera la tour n’a pas encore produit de résultat. La rénovation du monument est très technique et les entreprises ne se bousculent pas.
Le budget est estimé à 15 millions d’euros. L’État apporte 5 millions, le département 3 millions. Il reste 8 millions à la charge de la ville qui cherche 2 millions par le mécénat. C’est la Fondation du Patrimoine qui assure la collecte de fonds auprès du grand public. Une fête aura lieu le 13 mai dans le parc Paul-Mistral pour accélérer la collecte de fonds.
Le côté sombre d’Auguste Perret
Il n’est pas possible de boucler ce reportage sur la tour Perret sans évoquer le coté sombre d’Auguste Perret. Début 1941, à 67 ans, il devient le premier président de l’ordre des architectes et applique donc la politique de la « révolution nationale » du maréchal Pétain. Il accepte un décret de la même année limitant à 2% le nombre d’architectes juifs et francs-maçons dans le pays. Au conseil d’administration de l’ordre siège Louis Darquier de Pellepoix, commissaire général aux questions juives. Par ailleurs, l’entreprise Perret participe à la construction des blockhaus du mur de l’Atlantique, comme plusieurs centaines d’autres entreprises françaises sous-traitant pour les Allemands.
Interrogé sur la question, l’historien grenoblois Philippe Barrière, spécialiste de la Résistance, estime qu’Auguste Perret n’était pas un « collabo » notoire, mais qu’en raison de se notoriété et de son âge, « il aurait pu ne pas accepter les responsabilités confiées par le régime de Vichy ». Un colloque d’historiens en 2016 rapporte qu’à la Libération on avait tellement besoin des architectes pour reconstruire le pays qu’on a confié leur épuration à l’ordre des architectes lui-même…
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