« Des vies humaines sont en jeu » : les maires de Grenoble et Lyon poursuivent l’Etat en justice sur l’hébergement des sans-abris

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Les maires de Grenoble, Lyon, Rennes, Bordeaux et Strasbourg ont annoncé, jeudi 15 février, lors d’une conférence de presse, déposer des recours gracieux auprès de leurs tribunaux administratifs respectifs. Ils demandent au gouvernement de réagir au plus vite face à la multiplication du nombre de personnes sans domicile fixe en France. En 2023, elles étaient 330 000.

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« La situation actuelle ne plus durer. » Depuis plusieurs mois, Eric Piolle a fait du logement son cheval de bataille. Ce jeudi 15 février, l’édile EELV de Grenoble, aux côtés des maires écologistes de Strasbourg, Jeanne Bargseghian, de Lyon, Grégory Doucet, de Bordeaux, Pierre Hurmic et de Rennes, Nathalie Appéré (PS), a annoncé qu’il allait poursuivre l’État en justice sur l’hébergement des personnes sans-abri.

À l’automne 2023, les cinq maires avaient annoncé attaquer l’État pour « le sous-dimensionnement de son action en faveur des personnes qui dorment dans la rue », dans une tribune publiée par Libération. Mais sans succès. L’État n’a pas souhaité donner suite aux recours gracieux formulés par les édiles auprès de leurs préfectures respectives.

Réunis en conférence de presse, les édiles réclament à l’État le remboursement des frais engagés par leurs communes pour l’hébergement d’urgence. Eric Piolle a ainsi déposé un recours en carence auprès du tribunal administratif de Grenoble, le 7 février, pour un montant de 50 940 euros. Lyon demande 300 000€, Rennes plus de 3 millions, Strasbourg 917 807 euros et Bordeaux près de 130 000 euros.

« Il faut que la justice dise : ce n’est pas acceptable. Que l’on envoie un signal pour dire que la fraternité n’est pas un vain mot », a déclaré le maire de Grenoble. « Notre démarche n’est pas partisane, mais avant tout celle d’élus de la République, abonde Grégory Doucet. Derrière notre devise ‘liberté, égalité, fraternité’, il y a déjà la fraternité. Nous avons à cœur de la matérialiser au quotidien. Cette responsabilité d’hébergement d’urgence est celle de l’État. »

Pour les élus, la symbolique est forte : « Nous célébrons cette année les 70 ans de l’appel de l’Abbé Pierre, souligne Eric Piolle. Il avait généré un vrai changement de regard sur les bidonvilles à l’époque, et généré une vraie politique de résorption des bidonvilles. Aujourd’hui, ils sont de retour. »

D’autant que les chiffres du dernier rapport de la Fondation Abbé Pierre sont éloquents : l’an passé, 330 000 personnes sans domicile fixe ont été recensées, contre 143 000 en 2012. « À Grenoble, plus de 3 000 personnes ont pour adresse le centre communal d’action sociale, c’est-à-dire qu’elles n’ont pas d’adresse. Elles sont logées dans des squats, des bidonvilles, chez des tiers, parfois dans leur voiture, tonne Eric Grenoble auprès de France 3 Alpes. On voit bien ce que l’on montre à nos enfants : notre société n’est pas capable de mettre un toit sur la tête à tous les enfants pour qu’ils puissent aller à l’école dans des conditions convenables. » Selon le Centre communal d’action sociale, 240 enfants dormaient à la rue à Grenoble fin 2023.

En parallèle de cette première action de groupe, les cinq élus présents à la conférence cosignent une lettre adressée au président de la République par quinze maires, ce jeudi 15 février. « Des vies humaines sont en jeu, comme l’avenir de milliers d’enfants », écrivent-ils. Ils appellent le chef de l’État à agir au plus vite. « Nous refusons d’être les spectateurs de la crise humanitaire qui se joue dans nos territoires et nous sommes déterminés à poursuivre notre combat. »

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